Angola - Histoire/Page1

L'origine

Les premiers habitants de l’Angola sont des khoisans vivant de chasse et de cueillette, ne connaissant ni le métal, ni l’agriculture. Leur société n’était pas hiérarchique mais égalitaire.

Les peuples de langue bantoue commencèrent à émigrer par vagues successives depuis le golfe de Guinée et atteignirent la région dans les premiers siècles de l’ère chrétienne. Les khoisans furent progressivement repoussés vers le sud par les Bantous. Ces derniers se métissèrent au cours des siècles avec les peuples autochtones et se divisèrent en d’innombrables tribus(on dénombre 101 langues) sans véritable tradition étatique, les tribus n’ayant pas délimité leurs territoires, d’armées constantes ou de système fiscal. L’unité politique ne dépasse pas le groupe de village, c’est une chefferie. Chaque ethnie s’identifie à un ancêtre mythique, mais ces ethnies ne cessent d’évoluer avec leurs castes, leurs clivages religieux donnant naissance à d’autres ethnies souvent antagonistes. Les bantous imposèrent une société hiérarchique et apportèrent la métallurgie et l’agriculture. Les terres étaient invendables et étaient une propriété collective. L’esclavage était déjà connu, et était juridique, les prisonniers de guerre ou les criminels devenant des esclaves temporaires. Les bakongos arrivèrent cependant à créer une civilisation puissante. Le royaume Kongo (le « pays de la panthère ») finit par dominer l’ouest et était à son apogée lors de l’arrivée des Européens, grâce à l’échange d’objets de fer (armes, houes) contre de l’ivoire avec les peuples de l’intérieur. Le souverain, le mani-kongo, vivait dans une vaste capitale, Mbanza Kongo (le fort des Kongo). Les bakongos utilisaient les coquillages comme monnaie, et le tissage des habits avec du raphia ou du cuir ainsi que le travail du métal étaient réservés aux aristocrates : les mani vangu-vangu. Le léopard est considéré comme un animal sacré, symbole de l’intelligence. Nombreux seront les dignitaires à porter un chapeau léopard en guise de couronne. Les Bakongos et les Kimbundus sont les seuls peuples dans la région à s’être organisés en état afin de se protéger des incursions de leurs voisins, notamment des Yakas.
Au centre du pays, sur les plateaux, habite une autre importante nation bantoue, les Ovimbundus,qui soumettent de nombreuses ethnies et leur impose un tribu (esclaves, bétail, métaux). Leur langue, l’Umbundu, se répand comme langue commerciale dans l’est du pays. Parmi ses peuples soumis appelés péjorativement ganguela, on compte entre autres les Luchazis,les Mbundas et les Lwenas ou Lovalés.
Au sud des Kongos, les Kimbundus ont formés le royaume Ndongo, dont le roi porte le titre de Ngola, (d’où le pays tirera plus tard son nom). Quant aux Ambo ou Ovambo, leurs tribus sont dirigés par différents chefs religieux, ils vivent de l’élevage et du commerce de sel et de fer.
Les civilisations d’Afrique noire sont des civilisations orales qui ne connaissent pas l’écriture, mais pratiquent la peinture rupestre. Elles cultivent une riche tradition orale (légendes, contes) transmise de génération en génération et utilisent les rythmes du tam-tam pour communiquer au loin, les rythmes étant relayés par plusieurs tam-tameurs. En l’absence d’écriture, la parole est très respectée et les habitants développent une tradition orale pour conserver leur histoire.
tradition orale (légendes, contes) transmise de génération en génération et utilisent les rythmes du tam-tam pour communiquer au loin, les rythmes étant relayés par plusieurs tam-tameurs. En l’absence d’écriture, la parole est très respectée et les habitants développent une tradition orale pour conserver leur histoire.

L'arrivée des Européens

Vers 1482, l’explorateur portugais Diogo Cão atteint le Cap du Loup à l’embouchure du fleuve Congo. Les portugais débarquent et gravent le blason du Portugal sur le rocher de Matadi (en république démocratique du Congo) et érigent une croix sur les côtes angolaises (padrao). Les Portugais tirent d’abord profit de la stupeur des Africains voyant pour la première fois des hommes blancs ayant des armes à feu inconnues, le mani-kongo est alphabétisé et converti tandis que des collèges jésuites sont construits. Les Portugais forment aussi des tailleurs de pierres (probablement pour construire des églises), Mbanza Kongo est rebaptisé Sao Salvador (Saint-Sauveur) de Kongo. La majeure partie de la population vit néanmoins le christianisme comme une magie supplémentaire des nobles.
Une guerre civile entre pro et anti portugais éclate en 1506 et se termine avec la victoire des premiers. Mais les Portugais apprirent aussi aux Bakongos à fabriquer et utiliser des arquebuses et des mousquets à mèches. Le fleuve que les Bakongos appelaient Nzadi ou Nzere donna Zaïre en portugais. Le royaume Kongo est alors à son apogée est compte environ quatre millions d’habitants et est donc plus peuplé que le Portugal (1,5 millions).

Les relations entre Portugais et Kongos d’abord égalitaires – échange d’ivoire contre armes à feu – tournent vers une mainmise des portugais qui, désireux de s’approprier les mines d’or et de se procurer des esclaves pour leurs colonies du Brésil, employèrent la force. Les Portugais poussent les Bakongos à faire la guerre contre les ethnies voisines afin de capturer des esclaves et les échanger contre des produits manufacturés. En 1567, le comptoir négrier de Luanda est construit, il y avait une prison où étaient entreposés les esclaves en attendant leur embarquement. Dés leur embarquement les captifs de même ethnie étaient séparés.
Mais en 1568, les Bayakas razzieurs nomades arrivent à prendre Sao Salvador et les Portugais doivent intervenir avec les premiers canons. Après cet échec les Bakongos et les Portugais se brouillent et les Portugais prennent même des sujets du mani-kongo comme esclaves. Ils enlèvent deux neveux du mani-kongo (roi) comme esclaves et un attentat contre celui-ci échoue.
En 1618, les portugais sont chassés d’Angola mais dès 1630 les Bakongos doivent combattre les négriers espagnols jusqu’en 1630. Les Espagnols cherchent de leur côté, des esclaves pour Cuba. Le port de Benguela sera également un haut-lieu de la traite, munie d’un fortin.
En 1630, les Hollandais supplantent les Espagnols, les esclaves sont alors déportés vers des plantations brésiliennes. En 1650 les colons portugais du Brésil parviennent à chasser les Hollandais. La guerre entre Kongos et Portugais reprend et se termine en 1668. Le mani-kongo est décapité durant la bataille d’Ambuila et le royaume du Kongo disparaît. Les Européens avaient la maîtrise de l’armement; ils possédaient des arquebuses à rouet qui leur permettaient de tirer plusieurs coups de suite, des armures et des canons, alors que les africains, certes plus nombreux, n’avaient que des fusils à mèche, des lances, des flèches, des machettes, des boucliers, des haches et des massues.
Les Kongos de l’actuel Congo-Kinshasa ont été moins touchés par la traite car les négriers portugais avaient peur des rapides sur le fleuve Congo. Au cours du 16ème siècle les Kwanyamas venu du sud s’installent le long du fleuve Cunene.
En 1671, les portugais dominent les armées Kimbundu et leur impose un quota d’esclaves à fournir.


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